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Quelques propos sur l'oeuvre de Goudji

Oeuvre de Goudji

​​« En un temps où l’on dit que les églises se vident, elles sont pourtant illuminées de l’art liturgique de Goudji : autel de Chartres, de Luçon, de Tournus, marteau jubilaire dont le pape se servit pour marquer l’Année Sainte. Cathèdres, ambons, croix d’autels, calces. Les plus belles cathédrales de France sont désormais riches des œuvres que Goudji a créées pour elles et qui, tout naturellement s’y sont intégrées. On avait presque oublié, en un temps où domine une civilisation matérielle, matérialiste, qu’aux origines de l’Art il y eut toujours cette rencontre du Spirituel et du Beau, de l’Art et de la Foi. Goudji, en revenant à cette tradition porte avec lui un message d’espérance. Tous ceux qui comme l’auteur de ces lignes ont une œuvre de Goudji sous les yeux – une épée, une fibule – savent qu’à la regarder ils y voient non un simple objet aussi précieux fût-il, mais jaillir aussi l’esprit, qui se nomme Beauté. »

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Hélène CARRÈRE-D'ENCAUSSE, de l’Académie française

 

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« Ce qui me frappe dans l’art de Goudji - et qui m’avait déjà frappé, il y a quelques années, lorsqu’il m’avait montré son projet pour mon épée -, c’est le souci qui y apparaît de donner aux objets une dimension en quelque sorte mythique tout en gardant leur signification originelle.

Cet art qui vient de loin, de très loin, dans l’espace et le temps, de plus loin encore et du plus profond de la sensibilité de l’artiste, est aussi un art résolument planté dans le monde actuel et qui le reflète. Il rejoint ce point magique où la beauté transfigure le réel sans perdre le contact avec lui. »

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Félicien MARCEAU, de l’Académie française

 

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« Il y a quelque chose de mystérieux et de très attirant dans l’art de Goudji : une lumière venue des lointains qui semble donner leur forme, leur fraîcheur, leur éloquence, en un mot : leur secret, aux objets nés de son travail. Ils ne brillent pas seulement d’or et de nacre. Ils sont luminescence à l’intérieur du métal et de la pierre, flamme brûlante dans l’anneau des siècles, féerie immobile. »

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Daniel RONDEAU, de l’Académie française

 

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« Je ne sais pas si, comme le voulait Hegel, la religion est toujours une réflexion sur l'art. Quelquefois et même souvent, c'est l'inverse ou, du moins, l'art réfléchit la religion, non pas comme un miroir ordinaire et « photographique », mais comme le miroir prophétique ou rétrospectif des magiciens. En tout cas, le sens du sacré, qui transcende - il va sans dire - les dogmes malheureusement fossilisés de mainte religion « positive » (sinon positiviste), inspire intensément l'œuvre qui dure, celle qui réintègre le regard ou l'oreille dans l'unité de l'Etre total. En montrant le sacré, l'artiste est littéralement et authentiquement « hiérophante », grand prêtre ou médiateur qui relie l'homme à ce qu'il croit avoir dépassé comme à ce qui le dépasse. Goudji est cet hiérophante, héritier lointain des Dactyles et d'Orphée. »

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Robert TURCAN, de l'Institut

 

 

" Que Goudji ait été choisi pour créer la première ligne de bijoux spécialement destinée au Musée du Louvre n'étonnera personne. Outre le fait que plusieurs oeuvres de ce grand artiste sont déjà entrées dans les collections de musées français et étrangers, où y ont été exposées, il y a une évidente connivence entre son art, qui s'inspire explicitement de l'orfèvrerie d'anciennes civilisations - mésopotamienne, grecque, hittite, étrusque... - , et le Musée de France où celles-ci sont le plus brillamment représentées. D'ailleurs, qu'il s'agisse du Louvre ou du travail de Goudji, d'une certaine façon le but ultime est le même, puisqu'il s'agit ici de recréer, et là de célébrer, une beauté qui échappe aux inconséquences de la mode et que l'on aimerait dire intemporelle. "


Michel LACLOTTE, Président-Directeur du musée du Louvre​​​

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Goudji est à mes yeux le plus grand orfèvre de notre époque. Thomas Germain fut celui du XVIIIe siècle, Foment-Meurice celui du XIXe, Puforcat celui du XXe et Goudji celui du XXIe siècle.

 

Daniel ALCOUFFE, Conservateur général du Patrimoine

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Décidément, c'est un merveilleux travail, simple, grand, conforme aux exigences de son objet et du site qui l'appelle. Pour une fois une oeuvre que l'on ose qualifier de sacré tant il est rare d'utiliser ce terme sans flagornerie. Je comprends l'enthousiasme des fidèles et du clergé qui ont ressenti au plus profond de leur être que l'art véritable est une création inspirée, exigeante, intemporelle dans son expression, universelle dans sa matérialité. C'est un témoignage inattendu pour notre temps et c'est bien ainsi que l'autel de Chartres sera désormais perçu dans l'histoire de l'art.


François MATHEY, Conservateur en chef du Musée des Arts Décoratifs de Paris

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« Platon dit que le temps est l'image mobile de l'éternité immobile. Augustin prétend que l'éternité est l'aujourd'hui de Dieu. Goudji leur aurait plu, comme à Plotin, à Jankélévitch. Chacune de ses créations est un mythe dont il faut décrypter le message. »

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Lucien JERPHAGNON

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« L’objet (la sculpture) imaginé et créé par Goudji avec d’infinies précautions et prudences, et cela pour que ce qu’il contient de signification symbolique ne s’évanouisse pas, comme le fait un parfum au seul bénéfice de l’usage, l’objet est lentement rêvé et façonné pour garder à lui attaché le sens second, toujours allégorique, dont il est la matérialisation. Nacre, perle, décor d’orfèvrerie ou d’ébénisterie, n’y peuvent rien : ils s’intègrent à l’ensemble, ils y laissent l'éclat diaphane de leur participation à la chose dense, forte d’être tout à la fois ouverte et fermée comme certains sonnets mallarméens parmi les plus significatifs. Comme certains poèmes de l’Anthologie grecque. Comme, autres sonnets, ceux de certains chantres de la Renaissance italienne ou française. Comme l’effet de certains blasons complexes et simples avec, dans une banderole cornée, la devise latine du chevalier. Ces métaphores me traversent l’esprit tandis que, ayant longuement contemplé l’œuvre créée du sculpteur, je ferme les yeux sur l’effet – la trace – laissé en moi, et dans ma méditation, par le souvenir du « Lion des steppes », du « Lion d’Ispahan », de « L’Oiseau pilote sur le taureau lampadophore », du « Cervidé de feu », de « La Colombe » ou encore de « L’Antilope retournée ». Ces objets, si précis, les voilà qui perdent leurs contours, qu’ils se perdent, au-delà de ma rétine, dans la brume de l’Être dont ils ont surgi, en parousie, telles des apparitions lentement apparues, lentement disparues. C’est donc qu’eux aussi faisaient consubstantiellement partie de cette brume. Sur eux, simplement, avant qu’ils soient, une écharpe de légère vapeur condensée les voilait et parfois consentait à se retirer pour laisser briller et brûler leurs légers soleils. Goudji a dans sa belle concision inscrite en clarté cet art prémonitoire et prémédité du voilement. Dans son merveilleux récit Les Disciples à Saïs, Novalis écrit : « Celui qui ne veut pas, qui n’a plus la volonté de soulever le voile, celui-là n’est pas un disciple véritable, digne d’être à Saïs ».

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Salah STÉTIÉ

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« L'Art contemporain, quoiqu'on en dise parfois, n'est pas exclusivement livré aux imposteurs subventionnés, dont on parle trop, au demeurant, fût-ce pour en dire du mal. Mieux, que de conspuer la laideur, vaudrait-il évoquer le beau. L'art de Goudji n'a pas renoncé à la recherche de la beauté, et celle-ci est parfaitement de notre temps, accordé à ce que nos regards attendent non moins qu'à ce dont ils se souviennent. La délicatesse n'y est pas l'ennemie de la puissance; la forme y existe par elle-même, non sans exercer les vertus du symbole qui relie la chose représentée à la présence réelle. Ainsi que l'écrit Christiane Rancé dans sa très belle préface : « À sa manière si singulière, Goudji a élaboré un art sans limites, sans limites dans le temps puisqu'il regarde à la fois vers le passé, le présent et le futur ; sans limites dans ses racines puisqu'il récapitule toutes les traditions, de l'orfèvrerie des Achéménides à l'orfèvrerie des Carolingiens, selon une vision placée, de fait, au-devant de nous, comme Salah Stétié l'a si bien défini : Goudji possède le privilège de faire une oeuvre éternelle. La netteté physique de son travail a une résonance métaphysique. » »

 

Luc-Olivier d’ALGANGE

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« L’œuvre de Goudji, plus qu’aucune autre sans doute dans l’art contemporain de l’orfèvrerie, est initiatique. Cela signifie, en dernière analyse, qu’elle pulvérise toutes les dualités illusoires qui, systématiquement, nous empêchent de voir et, le plus souvent, de vivre sans jamais mourir : matière et forme, temps et éternité, monde et arrière-monde. Goudji est bien, très exactement, cet Orfèvre du sacré qui donne son titre au bel ouvrage que Jacques Santrot lui a consacré, en ce que le propre du sacré est de garder la totalité sauve. Il n’est de créateur qui, dès lors, ne soit alchimiste et lui l’est exemplairement par l’athanor – le feu d’Héphaïstos –, les métaux et les pierres. Qui veut connaître la Tradition, c’est-à-dire naître avec elle et, conséquemment, renaître (aussi bien au sens baptismal, qui n’est d’ailleurs que l’un des possibles) doit se laisser saisir par ses créations, quelles qu’elles soient, et choisir parmi elles celles qui l’attendent, en personne, pour parler à son cœur, qui est le siège de la connaissance. »

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Rémi SOULIÉ​

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