Œuvres liturgiques
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« Ma première rencontre avec Dieu a lieu, à l’âge de treize ans quand, pour la première fois de ma vie, je réussis à pénétrer dans une église en Géorgie, en déjouant la vigilance des gardes komsomols qui en interdisaient l’entrée aux jeunes. Là, je vis une fresque représentant le Christ marchant sur leseaux du lac de Tibériade. Cette vision totalement surréaliste pour le jeune garçon non initié que j’étais, provoqua en moi le désir fou et la volonté de comprendre.Pour cela, il fallait acquérir des connaissances que je n’avais pas. Dès lors, ma soif d’apprendre ne connût pas de limite. Bien que vu d’Union Soviétique,mon désir de réaliser des objets de culte paraissait invraisemblable ; après mes études aux Beaux-Arts de Tbilissi,j’eus très jeune la conviction qu’il me fallaitcréer, de mes propres mains, des objets uniques, en aucun cas reproductibles, dans un matériau noble pouvant défier le temps, des objets de beauté, à la gloire de Dieu », raconte Goudji.
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« Des objets de beauté, à la gloire de Dieu», c’est ainsi que Goudji conçoit sa création. Il réussit à renouveler le matériel liturgique tout en l’inscrivant dans l’Histoire et la Tradition. Par la simple pensée de faire du beau pour Dieu, avec des matériaux nobles. Humaniste et homme de deux cultures, il comprend, après son installation en France, l’universalité du catholicisme. Il sent l’âme profonde et le génie propre de l’Église de Romesi différente des Églises byzantines mais également sœur.Ses principales sources d’inspiration sont paléochrétienne et médiévale. A cela s’ajoute une écoute attentive du commanditaire. Son œuvre est par essence symbolique. Chaque pièce forme un poème d’orfèvrerie où les métaux, les pierres, les couleurs et le bestiaire entrent en symbiose pour exprimer une pensée. Les couleurs ne sont pas choisies par le hasard esthétique. La blancheur de la nacre indique la virginité de Marie, le rouge du jaspe la passion et l’eucharistie, le vert l’espérance et le vestiaire épiscopal. Sous les doigts de l’orfèvre, le bestiaire chrétien est revisité par l’orient caucasien. L’aigle et la colombe en sont les éléments majeurs. L’aigle que l’on trouve sur les ambons et les pupitres représente la rapidité de la diffusion de la parole de Dieu à travers le monde. La colombe est utilisée pour représenter le Saint Esprit ; souvent elle est transformée en réserve eucharistique, elle prête alors son corps, signe de l’innocence et de la simplicité, comme abri pour les saintes espèces ; à Chartres, Goudji en fait le réceptacle de l’encens. Les gemmes enchâssées ne sont pas seulement décoratives. Les douze pierres, citées par saint Jean dans l’Apocalypse, comme fondement de la Jérusalem céleste, sont des constantes: le jaspe, le saphir, la calcédoine, l’émeraude, la sarde, la chrysolite, le béryl, la topaze, l’hyacinthe, l’améthyste, l’agate et la chrysoprase.
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Généralités
Grandes réalisations et sanctuaires
De l’objet, Goudji passe naturellement au sanctuaire, rejoignant la préoccupation des grands architectes, en particulier ceux du XIX° siècle, comme Viollet-le-Duc, qui désiraient que tout soit en harmonie, le mobilier et l’immobilier.Cependant, l’artiste ne trouve pas cette harmonie par plagiat ou intégration stylique, mais, après s’être profondément imprégné de l’esprit de l’édifice, en donnant imperceptiblement à son art qui reste le sien, la note, le ton qui intègrent ses œuvres dans un lieu donné. Il opère ainsi une réappropriation du sanctuaire par une prise en compte du volume et de l’histoire du lieu dans une mise en scène globale.
Notre-Dame de Paris

Goudji est sollicité par François Mathey, conservateur en chef du musée des Arts décoratifs de Paris, pour présenter quelques œuvres lors de l’exposition organisée par le Comité National d’Art Sacré, à l’abbaye de l’Epau. Il crée une cuve baptismale avec l’aiguière et un chandelier pascal qui sont ensuite déposés à Notre-Dame de Paris. Il crée ensuite des burettes, les dix derniers camées des papes et une croix processionnelle offerte à la cathédrale après l'incendie de 2019.


Notre-Dame de Chartres


Goudji est approché pour le réaménagement du sanctuaire de la cathédrale de Chartres. Entre 1992 et 1996, il conçoit en collaboration avec l’évêque, Mgr Jacques Perrier, vint cinq pièces aujourd’hui inscrites à l’inventaire du Patrimoine français. La pièce centrale est l’autel majeur et sa parure, croix, calice, patène, burettes, auxquels s’ajoutent la reliure de l’évangéliaire, les sièges de l’évêque et des assistants, l’ambon, la colombe eucharistique, la croix reliquaire et la cuve baptismale.

Notre-Dame-du-Rosaire de Lourdes

Abbaye Saint-Pierre de Champagne-sur-Rhône
Vases sacrés et croix

Abbaye Saint-Philibert de Tournus

Vases sacrés et Croix
Les objets du culte eucharistique sont en contact avec le corps vivant du Christ, aussi Goudji les traite-t-il avec une révérence infinie. Ce sont le calice, la patène, le ciboire et l’ostensoir. La coupe ou la surface recevant le pain eucharistique sont en argent doré ou en or, suivant les prescriptions de l’ancien Ordo missae.Mais c’est surtout dans le traitement de la croix qui l’on retrouve l’iconographie byzantine ; celle-ci est toujours représentée glorieuse, en or ou gemmée à l’image de celle que Constantin a élevée sur l’Anastasie de Jérusalem et non comme le bois décharné du supplice. Lorsque le Christ est figuré sur l’instrument de la rédemption, il n’est pas souffrant mais glorieux et déjà ressuscité, vêtu d’une longue robe et couronné d’or.

Calice offert au pape François par l'association "Amitié France Italie" en novembre 2024

Colombe eucharistique de l'école Brottier de Blois

Croix processionnelle

Encensoir de Notre-Dame de Chartres

Grande Croix de Saint-Julien du Mans
Évangéliaires

Évangéliaire de San Giovanni Rotondo

Évangéliaire de Saint-Flour
Reliquaires
Avec les reliquaires, c’est l’affrontement avec la matière. L’approche et la conception d’un reliquaire sont autres que celle d’un vase sacré. Dans le premier cas, il faut créer un réceptacle qui va recueillir le corps vivant du Christ ; dans l’autre, il s’agit de conserver les restes humains bien misérables d’un mort. Restes, il est vrai, vénérés par la communauté des fidèles, mais cependant poussière d’humain non encore transfigurer par la résurrection. C’est comme lieu d’attente de la Résurrection que Goudji conçoit les reliquaires qui lui sont confié. Lieu d’attente, ils sont sobres mais appellent à la vie éternelle.

Reliquaire des stigmates de Padre Pio

Reliquaire du coeur de Padre Pio
Chapelles épiscopales pontificalia
Les pontificalia sont les insignes pontificaux propres au prélat, évêque ou abbé avec lesquels il exerce sa mission pastorale. En orfèvrerie, ce sont la crosse, la croix pectorale, l’anneau, l’aiguière et le bassin, l’ampoule de saint chrême, le bougeoir et pour les archevêques métropolitains, les épingles du pallium. En abordant les pontificalia, l’orfèvre doit marquer le mieux possible la personnalité du récipiendaire. L’inspiration n’est pas contrecarrée, mais potentialisée par la commande. Les qualités et l’histoire du prélat entrent en ligne de compte.

Formal de Jean-Paul II pour l'ouverture de l'Année Sainte

Marteau jubilaire de Jean-Paul II pour l'ouverture de l'Année Sainte
Crosses

Projet de crosse pour le père-abbé de Clervaux dans le Grand Duché de Luxembourg

Crosse de Mgr Jean-Louis Bruguès
Bernard BERTHOD
Conservateur du Musée de Fourviere
Consulteur de la Commission pontificale pour les Biens culturels de l’Église